MALACCA

GÉNÉRALITÉS

Pays: Malaisie

Voyage: Avril 2014 / 2 jours

Période recommandée: De Décembre à Mai

Durée recommandée: 1, ou 2 jours pour être plus tranquille

Budget: $

Itinéraire de Ganache:

ASPECTS PRATIQUES

Transport: Bus Singapour ↔ Malacca, app. 40 SGD par personne, réservé sur http://www.busonlineticket.com/. Depuis la station de bus “Sentral Malacca” et le centre ville, prendre le bus 17 (quai 17 dans la partie “domestic bus station” de la gare routière). Sur place, à pied, ou en tuktuk disco:

Logement: Café 1511: 100RM la nuit avec petit dèj, dans une “shop-house” typique et super charmante. Dans le centre.

Restauration: Parait-il que Malacca est réputée pour ses “laksa”(=soupe de nouilles et crevettes dans un bouillon rouge), ses curry chicken (je confirme, excellent au “Bistro eleven”) et ses “Chendols”: des desserts glacés composés de jelly vers verts tous gluants… Mmmmmh!

A ne pas oublier: Ses jambes, pour se balader dans cette ville qui a une réputation toute pourrie à Singapour, mais qui en vaut finalement bien la peine.

Plus d’infos pratiques sur la page Malaisie

RÉCIT

“Ouais Malacca, c’est tout pourri“, “c’est l’Europe mais en moins bien“, “Mouais, bof“, “on sait même pas comment ça s’écrit euhhh on sait même pas comment ça se prononce, c’est trop nul de toute façon“… Voilà les quelques commentaires de nos amis qui ont achevé de nous convaincre de partir en Weekend à Malaka, ..euh Malacca? non euh.. Melaka..?… enfin bref.

Au final on a bien eu raison:

• on a presque fait des économies: en restant à Singapour, j’aurais bu des mojitos à 20 dollars le verre, j’aurais acheté un quinzième jean chez Zara, et j’aurais payé mes factures: à l’inverse, à Malacca, la nourriture coûte rien, on se balade à pied dans la ville, et on n’a pas accés à internet pour payer ses factures: super 🙂
• ce fut un weekend sain: 3 bières chacun seulement, pas plus de 4 cigarettes, et au moins 3km à pied en cumulé: aussi purifiant qu’une semaine dans les Alpes, je vous dis.
•  On a appris plein de choses: Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2011. La classe. Pourquoi? Parce-que Malacca, ce fut un port, ou plutôt LE port de l’Asie du Sud-Est. Nichée dans le détroit ultra stratégique de Malacca, successivement tenue par  les indonésiens, les portugais, les hollandais, les anglais, les japonais et faisant les petites affaires des marchands indiens, perses, chinois et autres, on se rend vite compte que c’est très plaisant de fouler les pavées d’une cité qui a marqué l’Histoire de la région. En effet, d’une point de vue culturel, on peut dire que c’est la Bamboula a Malacca

Et qu’est ce qu’on a vu?

• ‘A famosa’, appelée aussi la ‘Porta de Santiago’. Comme ça, ça a l’air d’un tas de ruine au milieu de la ville.

SAUF que l’histoire de ce tas de ruine est fascinante (enfin moi  je trouve): au début du XIX siècle, Malacca est hollandaise. Elle abrite un giga fort pour éviter aux ennemis d’entrer dans la ville. Jusque la classique. mais en Europe, la guerre fait rage: Napoléon d’un côté, le reste du monde de l’autre. et c’est Napoléon qui s’en sort plutôt pas mal. Les hollandais sont en passe de se faire bouffer, alors les anglais, ça va encore. Préférant voir leurs colonies aux mains des anglais qu’aux mains d’un nain franchouillard qui pue le camembert et le fromage corse, les hollandais proposent un pacte avec la reine d’Angleterre: tu nous gardes Malacca le temps de flanquer une dérouillée à la France. Les anglais, toujours motivés quand il s’agit de broyer de la baguette, acceptent: ils contrôlent alors momentanément Malacca. A la fin de la guerre que le reste du monde gagne tout à fait injustement, la Grande Bretagne doit rendre Malacca à la hollande: Les anglais, désormais implantés à Singapour et à Penang, décident, dans un souci d’amitiés politiques, de détruire la ville de Malacca, le port, les forts, les habitations et tout ce qui a un peu de valeur, histoire que les hollandais ne leur fassent plus de concurrence portuaire dans le détroit. Heureusement Monsieur Raffles, anglais moins borné que les autres, fondateur de Singapour et fin conseiller de la couronne, en escale à Malacca, stoppe le massacre, mais un peu tard: il ne restera que le tas de pierre “A Famosa” du fort de Malacca…

Pour l’anecdote, la Hollande finalement ne cherchera même pas à récupérer Malacca : en effet,  trop affaibli par la guerre en Europe, elle signera quelque temps plus tard un acte de cession à la couronne d’angleterre… tout ça, pour ça…

•  L’Église Saint Paul: encore un tas de ruine, en haut d’une colline. Plein de petits chats. Cette chapelle qui date de 1521, aurait abrite fut un temps la dépouille de Saint François Xavier, missionnaire de renom (qui aujourd’hui se trouve à Goa). Adossées aux murs, se trouvent des pierres tombales de nobles colons hollandais.

• L’Église du Christ: très charmante de l’extérieur, avec ses murs rouges en briques importées directement de Hollande. Messe en anglais à 8h30 le matin. Je le sais, j’y suis allée, à la demande Mathieu (ce qui m’a agréablement surpris, peut être s’est-il enfin décider à essayer de comprendre la différence entre bouddhistes, musulmans, chrétiens et taxidermistes?)

• Sultana Palace: nous ne sommes pas rentrés, l’extérieur est assez typique, tout en bois, entouré d’un joli jardin.

• Le quartier historique chinois: très vivant, surtout la nuit, il est composé de “shop-houses” typiques des chinois venus s’implanter en Asie du Sud-Est. On y trouve le temple chinois le plus vieux de Malaisie. Nous avons dormi dans l’une de ses maisons, et avons donc pu voir la décoration, un peu chargée parfois, de l’intérieur. Nous avons pu aussi assister au power point hipster chinois d’un couple de copains ayant fait le tour de Taiwan en vélo. Vous êtes super ravis de le savoir je suis sûre.

• Bukit Cina: le plus grand cimetière Chinois hors de Chine! Balade agréable, joviale, pleine de fraicheur et de vie, au milieu des tombes et des morts. Jolie vue sur la ville.

• Musée de la marine: un peu pourri je dois avouer, avec sa réplique du voilier portugais ” Flor de la Mar” : suffisant de le voir de l’extérieur.

• Les bords du canal, parfait pour prendre l’apéro après quelques visites. Au soleil couchant, des milliers d’oiseaux viennent chanter dans les arbres des alentours!

Et sinon?

L’homme qui a introduit le bodybuilding en Malaisie est originaire de Malacca. Trop de la chance.

Les rickshaws locaux sont délirants de couleurs et de peluches plus ridicules et drôles les unes que les autres: on a même vu un rickshaw a l’effigie de GanNam Style!

Excellent!

A Malacca, il y a même une rue qui réunit une mosquée, une église, un temple hindou et un temple chinois… Donc ouais, après les colons, les forts détruits et le commerce des épices à toute allure, c’est finalement l’harmonie et la tranquillité qui émergent aujourd’hui de toutes ces histoires qui ont construit cette ville au fils des siècles.

Un commentaire? Un message? c’est par ici.

Photos A

Photos B