CAMERON HIGHLANDS

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GÉNÉRALITÉS

Pays: Malaisie

Voyage: Février 2013 / 4 jours

Période recommandée: Janvier/ Février,  ou Juin/Juillet/Août

Durée recommandée: 4 jours

Budget: $

Itinéraire de Ganache: (vert: jour 1 / bleu: Jour 2 / noir :Jour 3 )

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ASPECTS PRATIQUES

Transport: Bus Singapour ↔ Tanah Rata, par Kuala Lumpur, de nuit à l’aller: aller retour app. 160SGD, avec Konsortium Express http://book.konsortium.com.sg. A Tanah Rata, location de scooter, la ville est petite, demandez aux passants (vérifier les freins). Sinon, pas mal de “stop”, les gens s’arrêtent facilement et vous font monter dans le coffre du pick-up.

Logement: Father’s guest house à Tanah Rata: 80 RM par nuit si mes souvenirs sont bons. Super tranquille, les gens sont gentils, la compagne du proprio est française. Réservez avant, il est souvent plein.

Restauration: L’indien dans la rue fait des Pratas qui tuent au petit-déjeuner. Le marché de nuit de Brinchang vaut le coup, mais pour sûr, la qualité des produits est pire qu’au Macdonald je pense.

A ne pas manquer: Les champs de thé, évidemment. Se goinfrer de fraises aux OGM. Faire une balade dans la jungle et voir une des plus grosses fleurs du monde (et la plus puante aussi avec son odeur de viande pourrie en décomposition): La rafflésie. Mettre un pull: il fait froid.

Plus d’infos pays: par ici

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RÉCIT

1er Jour

Départ en Bus depuis Singapour, en passant par JB (Johor Bahru pour les nuls) et KL (Kuala Lumpur pour les gros nuls).

Ce n’était peut-être pas l’idée la plus judicieuse (12 heures de route, essentiellement de nuit) mais assurément la plus économique. Sur la route, rien a signaler, des palmiers, des palmiers, ds palmiers “Regarde Mathieu, elles sont sacrément bien organisées leurs jungles tu ne trouves pas? pas un liane, pas une ortie, même pas un déchet…” Ce ne sera qu’au retour qu’on apprendra que la Malaisie est le premier producteur d’huile de palme. C’est quoi me direz-vous?

Inconnue il y a 30 ans, l’huile palme a envahi notre vie quotidienne: cosmétique, détergent, peinture, bio-carburant, mais aussi dans la margarine, les chips, le Nutella… Pas chère, le monde capitaliste en raffole, surtout la Chine et l’Inde. A l’origine, l’arbre poussait en Afrique de l’Ouest, puis on a décidé de la produire en Indonésie et en Malaisie principalement. 100 kg de fruit = 22kg d’huile. De coup les forêts de ces pays ont diminué de 50% selon l’AFP, et en plus l’huile contribuerait à boucher les artères.

AH OUAIS QUAND MÊME!! La France en consomme quelques 126.000 tonnes par an. Mais c’est bon en fait, il n’ y a pas de problème, c’est notre premier ministre bien aimé qui l’a dit: Pas de “taxe Nutella” promet Jean-Marc Ayrault

Premier contact avec la terre Malaisienne: on change de bus à KL, petit-déjeuner Prata au Nutella (GA-VA-GE), et on reprend la route.

Nous arrivons en début d’après-midi, la petite ville où nous logeons, Tanah Rata, est plutôt charmante, avec une ambiance assez cool.

On part a pied vers la deuxième ville, Brinchang (à 4 km – parcours vert sur la carte), où se tient tous les samedis soirs un marché de nuit. Sur le chemin, petit pont de bois, champs de fraises, golf de seconde zone, concert de rock devant trois pèlerins dans une église: qu’est-ce-qu’on est bien à la campagne.

Le marché de nuit n’est pas vraiment l’occasion de ramener des souvenirs de voyages, du genre des statues de bronze ethniques ou des flutes de pan en bois de cajou… naaaaan.. il s’agit plutôt de se faire très mal aux boyaux: burgers au steak de bœuf galeux, riz bleus translucides, têtes de poulets au pétrole, maïs grillé certifié OGM. Heureusement, les fraises, plus grosses que des mandarines, donnent une touche saine à ce bon repas Malaisien.

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Le soir, il fait froid: trop cool, je peux enfin sortir ma veste en cuir saison hiver de Zara achetée une fortune deux mois plus tôt à Singapour J.

2eme jour

La perspective du Prata au Nutella a l’indien du coin de la rue me donne la force de me lever. Un délice.

Puis, pas une minute à perdre, place au pilote: scooter a vitesse, les débuts de mon héros sont un peu difficile, surtout lorsque je m’installe sur la selle “oui, mais Marie tu gênes là, je pense que ton poids handicape ma conduite.” Goujat. Il prend petit à petit les choses en main, malgré un scooter qui me semble plus que rouillé. Ma foi…

Stop au store de fleurs et cactus, Mathieu s’amuse comme un gosse.

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On mange quelques fraises ramassées sous une serre, on mange quelques patates douces achetées sur le bord de la route, on mange un cône cornetto sur le bord de la route, on mange un piment fraichement cueilli dans un champs..

A force de se goinfrer, on a soif: direction les plantations de thé, vers le “Sungal Palas Tea estate”! C’est bucolique! La plantation est la plus grande de Malaisie, et Caroline Russell, la propriétaire, est une descendante de colons hollandais.

Là, faites nous confiance: il ne faut pas suivre le flot de touristes, mais plutôt poser son scooter n’importe où et s’enfoncer dans les plantations.

Une seconde option consiste à explorer en scooter les environs préalablement formellement interdits par le loueur, soit-disant, trop pentus. Mathieu trouvait que les recommandations du propriétaire de notre monture, que l’on nommera “little John”, étaient très certainement fondées sur le fait que le type devait habituellement avoir à faire à de jeunes pilotes idiots et inconscients, pas comme Mathieu, donc.

Au final, il faut bien reconnaître que “little John” pouvait avoir d’autres craintes en tête:  au milieu d’une descente, a 30-40km/h, Mathieu me glisse à l’oreille,  très calmement:

  • Écoutes, je ne vais pas me répéter, quand je te dis “tu sautes” , tu sautes…
  • …heu…comment ça, je comprends pas,  je saute où?
  • Ben tu sautes!
  • Mais il y a le précipice à gauche et des voitures à droite…juste un supposition:  tu pourrais pas plutôt t’arrêter?
  • Les freins ont lâchés…

Dit-il, heureux comme un pape de faire enfin face à un peu d’aventure. Je vous épargne la sequence de mes hurlements de colère et mes mots pas très gentils à l’encontre le Mathieu, mort de rire, lui.

La vitesse gagnant, et surtout résignée, je saute! et là…..! C’était en fait super cool et j’ai senti une pointe d’admiration dans les yeux des deux cueilleurs de thé qui regardaient la scène, ébahis. Il y avait par contre beaucoup moins d’admiration dans les yeux de Little John qui par on ne sait quelle malédiction, savait tout à notre retour de notre escapade sur les collines interdites.

Le soir, repas à un restaurant qui propose des fondues chinoises très bonnes.

3 eme jour

N’osant plus recroiser le regard du loueur de scooter, on décide de partir à pied vers les plantations.

Notez que pour les treks, même avec une carte, c’est un peu chaud de trouver l’entrée. Pas de panique: au pire, comme nous, vous ferez face à des animaux mignons et gentils toujours prêts à indiquer la chemin à suivre, à savoir la direction inverse par rapport à là où ils se trouvent: J’ai mis la photo en grand pour bien montrer la douceur de la bête.

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On s’enfonce alors à travers les villages très très peu fréquentés par les touristes et très apaisants.

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On longe la grande route qui se dirige vers les plantations de thé, la route qui monte, qui monte, et enfin on arrive. Comme à Munnar en Inde et comme la veille, c’est un enchantement.

Une fois de plus, on s’enfonce dans les champs en s’éloignant de la route, pour aller à la rencontre des cueilleurs de thé. La cueillette s’effectue encore à la main, généralement par des femmes. On peut cueillir un arbuste généralement 4 fois par an.

Les feuilles les plus jeunes sont vert clair et donnent généralement le meilleur goût.  Plus on redescend sur la branche, plus les feuilles sont larges et foncées et moins c’est savoureux. Ce qui est impressionnant, c’est que les plantations sont très denses et sur des flans très pentus: du coup on se dit que les cueilleurs qu’on croise doivent en baver, surtout lorsque on en croise qui redescendent avec sur le dos des énormes sacs remplis de feuilles, cueillis en haut de la colline.

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Pour le retour, on ne sent pas vraiment de marcher, du coup on fait du stop et nous faisons tracter dans le coffre du 4X4 jusqu’à Tanah Rata: je me sens super libre, j’ai envie de chanter, même la pluie m’enchante dans mon pick-up.

Soirée tranquille dans les Cameron Highlands, puis retour le lendemain vers Singapour, les yeux ouverts dans le bus sur la vallée descendante, où le sourire des locaux même à travers la vitre de l’autocar semble sincère et salvateur.

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Photos A

Photos B